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Seoul Biennale - “Casablanca: Void Transformations”

Seoul, South Korea - 2019

FR |

Des exemples de multiplication, de contraction, de dilatation et d'intersection parfois rapides dépeignent Casablanca comme un territoire en quête permanente d'un terrain d'entente entre ses différents acteurs et habitants. Les espaces vides au sein de la ville sont des formes de mutation et de résistance.

Pour éviter une approche évolutive et contextuelle superficielle, nous devons regarder au-delà de ce qui est et mesurer ce qui n'est pas. Les villes ne se construisent pas, elles se sculptent. Une ville est faite de vides de différentes natures. Les vides ne sont pas des espaces ouverts et ils ne peuvent être décrits et représentés sur une carte ou un plan de coupe. Les vides peuvent être non revendiqués, publics, communs, privés et intimes, mais la plupart du temps, ils coexistent les uns avec les autres d'une manière souvent indisciplinée. "Void Transformations" est une première tentative de représentation des vides d'une ville - Casablanca - et de leur transformation au cours d'un siècle de planification.

ENG |

Instances of sometimes rapid multiplication, contraction, dilation, and intersection portray Casablanca as a territory continuously in search of a terrain d’entente between its various stakeholders and inhabitants. Void spaces within the city are forms of both mutation and resistance.

To avoid a superficial evolutionary and contextual approach, we must look beyond what is and measure what is not. Cities are not built—they are carved. A city is made of voids of different natures. Voids are not open spaces and they cannot be described and represented in a map or cut plan. Voids can be unclaimed, public, common, private, and intimate but mostly they coexist alongside one another in an often unruly fashion. “Void Transformations” is a first attempt at representing the voids of a city—Casablanca—and their transformation over a century of planning.

 
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PLAQUE 1900 - MEDINA. À bien des égards, le tissu de la ville coloniale, semblable à celui d'autres villes marocaines (Rabat, Tétouan, Marrakech, etc.), a déjà été transformé et influencé par la présence étrangère depuis la fin du XIXe siècle. Les seuils entre les espaces publics, communs et privés sont négociés de manière très fluide. Ici, il n'y a pas d'îlots urbains, et les maisons sont regroupées et définies par des rues et des impasses. La partie de la rue située juste devant chaque maison est une continuation naturelle de l'espace domestique.

 

PLAQUE 1900 - MEDINA. In many respects, the fabric of the colonial city, similar to other Moroccan towns (Rabat, Tetouan, Marrakech, etc.) has already been transformed and influenced by foreign presence since the end of the 19th century. The thresholds between public, common, and private spaces are negotiated in a very fluid manner. Here there are no urban blocks, and houses are grouped and defined by streets and dead-ends. The part of the street right in front of each house is a natural continuation of domestic space.

 
 
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PLAQUE 1920 - VILLE COLONIALE. Avec la ville nouvelle planifiée par Henri Prost, Casablanca devient, en moins d'une décennie, un nouveau laboratoire d'explorations urbaines et architecturales. Le bloc urbain post-haussmannien est introduit et adapté à cette nouvelle écologie. Il en ressort un hybride puissant : l'aménagement de la ville fait partie intégrante de son développement architectural. Les puissances coloniales françaises de cette période cherchent à définir un nouveau mode de vie, un nouveau rapport à l'espace public qui est municipalisé et où les espaces communs sont cooptés. Ce nouveau tissu a généré certaines des expériences les plus fascinantes de l'architecture domestique, où les bâtiments deviennent des blocs urbains entiers et commencent à se développer en "machines" urbaines.

 

PLAQUE 1920 - COLONIAL CITY. With the new city planned by Henri Prost, Casablanca becomes, in less than decade, a new laboratory for urban and architectural explorations. The post-Haussmanian urban block is introduced and adapted to this new ecology. What emerges is a powerful hybrid—the planning of the city is integral to its architectural development. The French colonial powers during this period are seeking to define a new way of life, a new relationship to public space which is municipalized and where common spaces are co-opted. This new fabric has generated some of the most fascinating experiences in domestic architecture, where buildings grow to become entire urban blocks and start to develop in urban “machines”.

 
 
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PLAQUE 1940 - CARRIÈRES CENTRALES. Après la guerre, cette notion de fragmentation urbaine prend une nouvelle dimension en devenant un lieu d'expérimentation à l'échelle domestique. Cet "Habitat Adapté" est le croisement d'une politique ségrégationniste avec la nécessité pour le mouvement moderne de s'adapter et de se tropicaliser. La barre moderniste installée dans son paysage sans rue intègre le logement et le patio comme une interprétation de la maison à cour marocaine. Ces bâtiments de l'ATBAT dans "Carrieres Centrales" ont eu un impact puissant pendant le CIAM X aux côtés des travaux du TEAM X. Dans ce tissu moderniste radical, il n'y a pas de rues, pas d'îlots urbains - seulement des bâtiments.

 

PLAQUE 1940 - CARRIERRES CENTRALES. After the war, this notion of urban fragmentation takes on a new dimension as it becomes a place of experimentation on a domestic scale. This “Habitat Adapté” is the intersection of a segregationist policy with the need for the modern movement to adapt and tropicalize itself. The modernist bar sitting in its streetless landscape integrates housing with patio as an interpretation of the Moroccan courtyard house. These buildings by ATBAT in “Carrieres Centrales” had a powerful impact during the CIAM X alongside the works of the TEAM X. In this radical modernist fabric, there are no streets, no urban blocks—just buildings.

 
 
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PLAQUE 1960—AIN CHOCK. Ce tissu urbain traditionnel a fasciné les architectes et les urbanistes depuis le début du siècle et les tentatives d'imitation ont été nombreuses. Il est fascinant de constater la permanence non pas de la figure du tissu précolonial mais de sa nécessité perçue, en tant qu'appareil et mécanisme. Au moment de l'indépendance du Maroc, cette recherche d'une nouvelle tradition rencontre un nouveau type d'urbanisme : les " Cités ", structures d'habitat social construites par les entreprises pour leurs propres employés. La régularité de la structure en arête de poisson ne peut cacher la disparition de l'îlot urbain.

 

PLAQUE 1960—AIN CHOCK. This traditional urban fabric has fascinated architects and urbanists alike ever since the turn of the century and there have been many attempts to emulate it. It is fascinating to see the permanence not of the figure of the precolonial fabric but of its perceived necessity, as an apparatus and a mechanism. Right around the time of Morocco’s independence, this research of a new tradition meets a new kind of urbanism—the “Cités” corporate housing structures built by companies for their own employees. The regularity of the fishbone structure cannot hide the disappearance of the urban block.